Communauto, presque 20 ans déjà !
Le programme de partage de voitures Communauto est né en 1994 à Québec. C’est le plus ancien programme de ce genre en Amérique du Nord. En presque 20 ans, sa croissance a été exponentielle : il y avait, en 2011, 1154 véhicules en circulation pour presque 25 000 utilisateurs et plus de 390 stations. Leur mission est belle, mais la réalité l’est-elle autant ? Et ce phénomène peut-il avoir un effet négatif pour vous, mécaniciens, commis aux pièces et autres aviseurs ?
Comment Communauto fonctionne
Tout d’abord, il faut s’inscrire, en ligne ou en personne. Plusieurs forfaits sont proposés, à choisir selon votre consommation prévue. Il en existe même un groupé avec l’abonnement aux cartes mensuelles de la STM. Une fois inscrit, vous pouvez réserver un véhicule sur Internet, ou par téléphone (attention, dans ce cas, c’est payant). Les voitures sont disponibles en libre-service en tout temps. Il vous suffit de vous rendre à la station désirée et de retirer la voiture à l’heure prévue, puis de la ramener également à l’heure prévue, au même endroit.
Ce que vous payez :
- Selon votre forfait, un dépôt lors de l’inscription
- Un tarif en fonction du temps d’utilisation et des kilomètres parcourus
- Assez d’essence pour laisser un volume minimum dans le réservoir, mais pas besoin de faire le plein
Une réponse à des problématiques de nos sociétés
- La circulation (et le stationnement !) : Montréal est une ville qui aime la voiture, et qui est donc congestionnée. Voyez les ponts le matin ou le soir… Communauto permet de réduire le nombre de véhicules en circulation. Selon une étude réalisée en 2006, chaque voiture en autopartage se substitue à 8 voitures individuelles. De plus, Communauto développe des forfaits couplés à l’utilisation du BIXI ou des transports en commun publics pour encourager l’éco-mobilité.
- La pollution : moins de véhicules en circulation, moins d’émissions de gaz à effet de serre. Il faut ajouter à cela que Communauto, comme ses concurrents, augmente le parc de véhicules électriques. Toujours d’après l’étude citée plus haut, l’autopartage aurait permis au Québec en 2009 de réduire de 24 000 tonnes les émissions de CO2, entre autres gaz.
Oui, mais…
Le problème le plus cité sur les blogues et médias sociaux avec l’auto-partage, c’est le… partage ! Il semblerait que nous ne soyons pas tous des citoyens modèles. Voitures sales, niveau d’essence minimum non respecté, retards… Beaucoup d’usagers ne respectent pas les règles de base, ce qui a tendance à avoir un effet de contagion.
Une autre récrimination récurrente est le choix limité des véhicules en circulation. Il est vrai que Communauto propose principalement des Toyota Yaris. Au-delà de la marque et du style, la taille peut se révéler problématique pour ceux qui ont prévu une virée chez Ikea, par exemple. Et s’il faut être passé par une école de mécanique automobile pour pouvoir adapter le véhicule, la plupart des usagers se décourageront.
Enfin, vous pourriez craindre que l’essor de l’autopartage ne réduise à terme votre clientèle et vos revenus de professionnel en mécanique automobile. Sachez que nous n’en sommes pas encore là. Vingt-six mille utilisateurs en 2012 représentent à peine 0,3 % de la population du Québec. Et même parmi ces personnes, un tiers n’a pas substitué Communauto à un véhicule personnel. Vous avez encore un bel avenir devant vous !